vendredi 12 décembre 2014

Iliade... quoi se poser des questions (Homère d'alors)

Aujourd'hui, on va causer Culture, qui est, rappelons-le, comme la confiture : moins on en a, plus on l'étale. Notons également que dans le mot "Culture", il y a "ture", ce qui tombe rudement bien. Et comme je voudrais élever un peu le niveau de ce blog, qui est parfois un peu au ras des pâquerettes (celles qui poussent en ce moment même dans mon jardin en ce beau mois de décembre), on va causer un peu de "L'Iliade".

–La société de Xavier Niel? La maison mère de Free?
Devant une telle inculture, elle a fuit : elle a tout compris!
Mais non! Pas Iliad, l'Iliade ! Je veux parler de cette histoire vieille d'environ 3000 ans, écrite par un certain Homère...
Homère, j'ai dit, pas Homer!
... et qui relate les derniers jours de la guerre de Troie. Si vous avez de vagues souvenirs de vos cours d'histoire, des notions de mythologie, ou que vous avez regardé Ulysse 31 à la télé quand vous étiez gnomes, ça doit quand même vaguement vous parler.

Bon, pour rappel, si l'on en croit Homère (et à titre personnel je pense que pépère devait quand même fumer un peu le tsatsiki), la guerre aurait duré 10 ans, et aurait commencé à cause d'une nana. Comme un mariage donc. Car oui, tout ce bordel, ces armées mobilisées, ces milliers de cocus soldats loin de leurs femmes et de leurs enfants, ces milliers  de morts, de blessés, d'estropiés... tout ça c'était parce que cette andouille de Ménélas s'était fait truander sa meuf Hélène par ce bellâtre de Pâris.

Pâris, c'était le fils de Priam, roi de Troie, qui avait été désigné comme jury d'un concours de greluches de miss pour choisir qui d'Athéna, Aphrodite et Héra était la plus belle des déesses. Mais Pâris étant juste con comme une bite (à moins qu'il ne fut un pauvre geek gravement puceau prêt à tout pour tirer son coup avec une fille comme on en voit que dans les magasines), il désigna Barbie-déesse Aphrodite qui lui avait promis la plus belle femme du monde en récompense. Et qui tint parole puisqu'il pu pécho tanquille (t'as vu?) la charmante Hélène, réputée plus belle femme du monde, et l'emmener avec lui dans sa cité ville de Troie. Notons que le GHB n'existant pas à l'époque, si l'officiel de la donzelle, Ménélas, parla d'un kidnapping, il semblerait bien qu'Hélène n'était pas qu'un peu consentante. Sûrement le charme sauvage du provincial. Ce qui fait donc du pauvre Ménélas l'un des plus célèbres cocus de l'histoire.
Document d'archive.

Comme on le voit donc, dans l'antiquité les concours de beauté ça foutait déjà le dawa dans la société. En même temps, force est de reconnaître que le principe même est assez foireux, puisqu'il s'agit de juger objectivement de quelque chose d’éminemment subjectif (car soumis à des codes culturels, et des stéréotypes sociaux) : la beauté physique. Il suffit de regarder les filles clonées qui se présentent au concours Miss France.

–Ouaih nan mais bon, elles ont des épreuves intellectuelles aussi. Un questionnaire du culture générale, tout ça...

On parle là d'un QCM dont la troisième question est :
Qui a écrit le livre «Merci pour ce moment»?
  •     Ségolène Royal
  •     Valérie Trierweiler
  •     Carla Bruni-Sarkozy
  •     Christine Lagarde

Je n'ai rien de plus à ajouter à ce sujet.

–Ouaih nan ok, mais bon, maintenant il y a plein de concours pour plein de types de beauté : miss France Agricole, miss Ronde...

Ça n'est pas parce qu'on multiplie les stéréotypes, que ce sont moins de stéréotypes. Si ces autres "concours" ont au moins le mérite de présenter une alternative à la dictature de la brindille écervelée (avec une mention spéciale pour le pseudo concours de miss France Agricole, pour lequel aucun critère physique n'était retenu : juste l'appartenance au monde agricole), ils n'en restent pas moins restrictifs. Le vrai progrès serait que :
  1. des femmes de tous physiques (petite, grande, grosse, mince,...) et de tous âges (jeune, mûre, décrépite...) se présentent au concours
  2. que la gagnante ne soit pas systématiquement la grande brindille blonde de 19 ans
Bref, revenons à nos moutons, ou plutôt à nos troyens. Grave vénère de s'être fait piquer sa chérie, ainsi que sa chaîne Hi-Fi et son Opel Corsa par la même occasion, par un simple facteur –car rappelons que Pâris était juste venu en ambassade à Sparte à l'origine– , le pauvre Ménélas rameuta donc tous ses potes des cités (son frangin Agamemnon, Achille, Ajax, Ulysse,...) grecques afin d'aller meuler derechef la tronche de l'inconvenant. Mais hélas pour eux, malgré l'aide des déesses Héra et Athéna (toujours vexées de n'être que première et deuxième dauphine), le siège de Troie durera tout de même 10 ans. Jusqu'à ce qu'une habile ruse d'Ulysse (sans doute inspiré par Athéna) ne permette aux grecs de pénétrer la cité troyenne par derrière fourberie : le fameux Boeuf Cheval de Troie.
Quel déconneur ce Ulysse!
Notons donc que cette toute première utilisation d'un "cheval de Troie" fait donc de l'ami Ulysse le tout premier hacker de l'histoire.

Petit détail amusant pour conclure :  Hélène, donc était réputée d'une grande beauté. En Grèce (pays méditerranéen donc). Il y a 3000 ans (époque ou les femmes étaient considérées comme "belles" lorsqu'elles étaient plutôt plantureuses donc). Alors quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi les réalisateurs de cinéma s'obstinent à la faire incarner par des actrices blondes, aux yeux bleus (limite nordiques les nénettes), et épaisses comme des brins de scoubidou? Hein? Pourquoi? Y avait pas de brune dispo?
Euh, t'es sure que t'es grecque toi?

"–Bonjour, j'ai le type méditerranéen. Si si, chuuut."

10 commentaires:

  1. Bis repetita : excellentes pages FB, très détaillées et rigolotes :) Bien sûr la page d'Ulysse 31 (avec Nono dedans) achète mon vote d'office, mais bon... c'est fou ce qu'une page FB rend la guerre de Troie plus claire :D

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  2. De la mythologie, des gags à la pelle et du Fus Ro Dah... C'est décidé, je suis fan hardcore.
    La légende voudrait d'ailleurs que ce conflit ait été grandement exagéré par les différents poètes grecs au fil des années. "Homère" serait simplement un pseudo recoupant en réalité une pluralité d'individus, chacun ayant apporté sa touche à l'histoire, grossissant les rangs des uns et des autres pour aboutir à une guerre bien plus épique qu'elle ne l'aurait vraiment été.
    Info ou intox ? On s'en fout, je préfère ta version.

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    1. Mais alors, si ça se trouve, à la base, c'est juste l'histoire de 2 gars (Pâris et Ménélas) qui se sont foutu sur la gueule en sortant de la taverne parce que l'un avait lorgné sur la femme de l'autre, pendant qu'un pilier de bar notoire (Ulysse) jouait aux petits chevaux avec son pote Agamemnon dans un coin de la taverne... Je comprends qu'ils aient enjolivé l'histoire du coup.

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    2. Pas top prestige, une rixe d'ivrognes, en effet... :-D
      De ce que j'ai lu, les historiens s'accordent pour dire que la logistique de l'époque et la configuration des lieux excluent totalement un déploiement aussi massif d'hommes, de chevaux et de matériel. Il est plus probable que les effectifs aient été quelque chose comme 100 fois moins nombreux.
      D'autres avancent même que les Dieux n'auraient pas existé ! Mais bon, il y a des charlatans partout...

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    3. Ouaih... donc en gros y avait quelque chose comme une dizaine de pelloquins, équipés de noix de coco (probablement amenées là par des hirondelles orientales) pour faire le bruit des chevaux, qui se sont balancés quelques invectives, suivi du contenu des latrines et éventuellement un cheval ou une vache (histoire de dire)... Mes illusions s'envolent, c'est triste.

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  3. Réponses
    1. On ne peut pas trop lui en vouloir, les Pâris, c'est addictif...

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